Flocons

Depuis hier soir, la neige tombe comme si elle voulait ne jamais s'arrêter. Elle recouvre de blancs tous nos paysages, gomme nos doutes et nos souffrances. Nos âmes d'enfants rêveurs remontent à la surface et, pour un instant de repos, nous oublions l'adulte blessé que nous sommes.

La neige est belle.


Ils recouvrent nos vies, mystérieux et fiers
Jouant devant nos yeux à joindre ciel et terre
Du plus haut jusqu'en bas, sur nous ils dégringolent
Milliers de fantômes chutant en farandoles

Je regarde danser ces plumes indociles
Les flocons enfantins s'accrochent à mes cils
Fondent sur ma langue comme autant de régals
Et y laissent flotter ce vieux goût de métal

Le monde est silencieux et paraît alangui
À peine quelques sons s'attardent engourdis
Comme si tout ce blanc voulait tout ralentir

Je suis comme un mendiant, mets mes mains en coupole
Redevenue fillette et attendant l'obole
Recueillant mon trésor qui fond dans un soupir

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