jeudi 11 décembre 2008

Le festin des loups

Curieux festin que celui-là
Les loups n'ayant rien à se mettre
Sous la dent depuis bien longtemps
Le grand chef décida de sacrifier
Quelques uns des leurs au hasard

Cruel festin que celui-là
Celui auquel je fus conviée
Y pensant le respect de mise
Ignorant en être la proie
Entre autres

Vision de cette meute hideuse
Dépeçant la victime à terre
La poésie sacrifiée à la barbarie et l'hypocrisie
Et le petit dernier donnant bien courageusement
Le dernier coup de dent

Curieux festin que celui-là
Curieux vraiment ? Pas tant que ça
J'avais oublié - que je suis sotte -
Que nous n'étions pas chez des loups
Mais chez des hommes de chair et d'os

Et je sais l'homme loup pour l'homme
Qui cache ses instincts sous une fine peau
Craquant au moindre grand discours
D'un petit orateur mégalomane
Qui va un jour croiser sa route

De ceux qui clament grandes idées
Mots d'ordre de fraternité et de sincérité
Mais pensent toujours avoir raison
Et concoctent leurs poisons
Au fond de l'arrière-cuisine

Heureusement pour moi, ce n'était que virtuel
Dans le monde réel, j'eus été lapidée
Tous les anciens "amis" en transe
La bave leur coulant du menton
Juste à l'idée de ce que j'allais voir

Cruel festin que celui-là
Mais finalement bien banal
Car ils s'en voient bien tous les jours
Parfois le cœur résiste et survit
Parfois le cœur se disloque et abandonne

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