vendredi 19 décembre 2008

Une nuit sur la terre

Sous le baldaquin des nuages
mon corps se niche dans le sable
ligne de faille en colères abstinentes
c'est la nuit, l'air est doux
mes mains pénètrent l'agrégat
et triturent les grains abrasifs
jusqu'à ce que mes doigts saignent.

J'observe le ressac
un rai phosphorescent souligne les courbes
de chaque vague échouée sur la grève
avant qu'elle ne rebrousse chemin, fuyant la paralysie
patiente, j'attends les bras de Morphée
je rêverai de voiliers gigantesques
et de pirates arraisonnés.

Au matin, bruit déchirant
un râteau géant nettoie le bord de mer
monstre tonitruant.

Emporte-il aussi les âmes fatiguées ?
Ceux qui n'ont plus envie, échoués de la vie ?

Le réveil est piteux
la bouche emplie de sable
ça crisse sous les dents
quelques passants s'arrêtent, regards ébahis;

C'est que...
L'eau me caresse jusqu'au milieu du ventre.

Quand on s'abandonne en dérive
la marée monte.

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