lundi 23 novembre 2009

Il se fait tard

La nuit s’annonce blanche
tu sais bien, tu connais
claquemurée entre tes murs
loin des tiens
tu sais de quoi ils sont capables
tu n’as pas oublié

pourtant ton sang te pousse
il pulse, il domine
tu t’habilles tu sors
la rue n’attendait plus que toi
tes pas claquent sur les pavés
rythmes anarchiques et lignes sinueuses

scrute à l’intérieur des camisoles errantes
tu les vois les regards
des gouffres, des soleils
suis l’équation des routes
et le pas chaloupé des diablesses fardées
silhouettes vaincues aux trajectoires floues

tu égrènes la nuit, arpentes les possibles
les bars se font collier et l’absinthe sillage
les bouches écument leurs fumeroles lasses
les jambes s’enroulent aux pieds des tabourets

dans ton regard refluent les néons impudiques
d'une ville zébrée de trainées outrancières
tu sens les infrasons des longs cris muselés
et les basses coulant d’une porte qui baille

il se fait tard
trop.

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