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Wanda Wulz : Me and Cat' |
Caresser le ventre d’un chat à cinq heures du matin peut ouvrir de bien étranges chemins. Voici que soudain, je ne suis plus ce JE dissocié de mon environnement, JE suis toute entière contenue dans ma main. Et plus encore que dans ma main, dans la sensation. Cette sensation de douceur/chaleur qui me relie au chat, qui me relie à l’Autre – Autre au sens le plus général : le monde, l’univers. Être une sensation. Être une multitude de sensations. Dans le langage des hommes, je serais tentée de dire n’être plus que sensations, mais ce négatif sonne faux.
Est-ce cela que le bébé ressent ? À l’origine – si tant est qu’il y en ait une -, le bébé est tout. Tout est lui. Ou plutôt, le bébé n’est rien d’autre que le tout. Rien de moins, rien de plus. Se pourrait-il que ce soit lui qui ait raison ? Que toutes nos stratégies futures d’identification, de séparation, d’individuation, de déconnexion… soient fausses ? Vaines ? Trompeuses ? Se pourrait-il finalement que, quelles que soient mes constructions psychiques illusoires, JE sois en tout et tout en JE ?
Si je me place d’un point de vue purement physique, c’est évident. Mes sensations me relient à l’Autre, irrépressiblement, telles les gouttes d’eau ruisselant sur le monde et se mêlant à lui. Mais si je me place d’un point de vue psychogénétique, dès la naissance, la constitution psychique du bébé semble être organisée de manière à tourner le dos à cette évidence. Ce fameux principe de plaisir, avec son corollaire, l’évitement du déplaisir, ne me condamne-t-il pas à l’impasse ? Je précise : ce n’est pas le principe de plaisir que je questionne à potron-minet, le nez dans l’oreiller, mais les chemins sur lesquels il me mène.
Donc, cette progressive dissociation, cette barrière psychique qui se construit peu à peu, cette digue qui me retranche de l’Autre… Pourquoi ? Quel est son intérêt ? À quelle nécessité répond-elle ? Et d’abord, y a-t-il nécessité ? Ou seulement un total arbitraire ?
Alors, la grande question est, bien sûr : y a-t-il une autre voie possible ? C’est difficilement imaginable au vu de ce que l’on connaît des échecs de construction de cette barrière, et notamment des psychoses. Cependant, un psychotique souffre-t-il parce qu’il n’est pas correctement dissocié, ou plutôt parce qu’il vit dans un monde – le monde des hommes - où il faut être correctement dissocié ? Comment fonctionnent les autres espèces ? Je pense par exemple aux fourmis, aux phéromones, à cette entité globale que semble être la fourmilière.
Un autre exemple. Je peux imaginer que Monsieur Chat s’acharne à me réveiller à cinq heures du matin pour que j’ouvre la fenêtre, lui permettant ainsi d’aller faire sa tournée matutinale. Mais peut-être le fait-il parce qu’il a senti que certaines questions s’agitaient sous mon crâne et qu’il était de son devoir de me réveiller. Ainsi, il serait en connexion spontanée avec mes circuits neuronaux. C’est une hypothèse qui paraît totalement délirante, mais après tout, que sait-on de la réalité et du délire ? Saleté de chat…
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Peut etre que c est juste ta respiration differente que quand tu dors, plus longue et plus profonde qui l a fait venir sur toi. Mais j avoue ce Je j'adore!
RépondreSupprimerDes interactions etranges avec l autre, meme un chat la vache t imagines s il etait vraiment connecte?? Ca ferait peur