Funambule

Alberto Giacometti :
L'homme qui marche

J’avance
en équilibre
sur la crête
de chaque côté
le vide
j’avance
il le faut bien
puisque l’arrêt
c’est la mort
j’avance
chaque pas
plus douloureux
que le précédent
j’avance
le retour
n’est plus possible
trop loin
j’avance
ne pas regarder en bas
ne pas regarder mes pieds
regarder devant
la ligne d’horizon
même quand
durant des jours
et des jours
elle disparaît
j’avance
dans le brouillard
dans le doute
en équilibre
sur la crête.

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