« Nous n’enfermons rien d’autre en prison qu’une partie de nous-mêmes, comme d’autres abandonnent sur le bord de la route leurs souvenirs encombrants ou leurs chiens en disgrâce... » (Jean-Pierre Guéno)
C’est aux Baumettes, au sud de la cité
des hommes se demandent, résignés
ce qu’ils vont faire de leur journée
dure question quand on est enfermé.
Un cœur de prisonnier
ça pulse comme un autre.
Déni de vie, déni d’existence
ici, seuls les plus forts mènent la danse
plongée au cœur de la plus redoutable violence
celle de derrière les murs, en silence.
Un corps de prisonnier
ça souffre comme un autre.
Chacun d’entre eux, ou presque, a commis un délit
du plus grand au plus petit
la société se protège, elle punit, elle bannit
une mère qui entasse là et oublie ses petits.
Une âme de prisonnier
ça doute comme une autre.
Tous ces hommes seuls face à ce qu’ils affrontent
pourtant, dans une vie, chaque détail compte
mais nous n’éprouvons aucune honte
nous nous retranchons derrière nos archontes.
Une vie de prisonnier
ça pèse comme une autre.
Puis, un jour, l’un d’eux disparaît
souffle oublié et yeux voilés
alors une étincelle naît
au cœur de ceux qui l’ont aimé.
La mort d’un prisonnier
se pleure comme une autre.
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