je courais
mes mains folles écartaient les branches
de toute ma terreur
j’oubliais les pieds nus meurtris
cheveux et sueur collés au front
bras tailladés par les fougères.
Je courais dans la nuit
je courais
tombais dans l’eau glacée
m’enlisais dans la vase
me débattais, me relevais
grand bruit d’éclaboussure
pour retomber plus loin.
Je courais dans la nuit
je courais
ventre embrasé par la peur
cœur en cavalcade
gorge en feu goût de sang
et ces jets d’acide pétrifiant les muscles
corps perdu dans l’effroi.
Et puis
il y eut
cet éclair noir
qui me jeta à terre
haletante
pliée.
Et l’abandon enfin, la chute sur le flanc
l’oubli.
Pourquoi cette course éperdue ?
pour fuir ou pour rattraper l’ombre ?
.
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