Je veux briser la chaîne
gratter avec rage les esquarres héréditaires
douleur et espérance
parfois la nuit me happe en plein sommeil
au gré des heures arbitraires
première vie, vaine bataille
chaque matin renouvelée
plaquée au matelas par une force magnétique
dont nul ne m’a jamais parlé
il me faut m’en extraire ou céder
choisir
satellite prisonnier ou comète errante
le premier souffle est-il volonté ?
choisir la vie, s’accrocher aux barreaux
ou se soumettre à l’air qui viole les poumons ?
le premier cri, le dernier râle
plaisir, souffrance
délivrance, impuissance
ce soir j’ai le cœur en nausée
le vide prend tant de place
carte blanche à l’usure qui me glace d’effroi
oui
j’appartiens à cette triste espèce
je continue à inspirer cet air épais
au milieu de la foule
ma trajectoire se fait sinueuse
étoile filante en panne en bord de route
je claque la portière, m’assoie sur un rocher
j’attends
j’attends la nuit noire et le gel pénétrant.
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