dimanche 4 juillet 2010

Terroristes du dimanche


Zademack :
Bivouac en pierre
Dimanche. Six heures du matin.
Un nouveau réveil rampant.
Je pense à cette foutue maladie.
Je pense à mes enfants que j'ai quittés pour les protéger d'elle.
Je pense à mon mari que j'ai quitté parce qu'elle nous avait transformés en inconnus.
Je pense aux amis que j'ai tous fait fuir un à un.
Je pense à cette vie sociale que j'efface derrière mes murs car elle n'a rien de social et tout de brutal.
Je pense à tous ces imbéciles qui nous donnent des leçons.
Ils disent que si nous souffrons, c'est que nous nous complaisons dans notre souffrance. Ils disent même parfois que nous la "magnifions".
Et cela ne cessera jamais. La dictature du bonheur et de l'énergie. Y a d'la joie... youpla boum...
J'aimerais que tous ces donneurs de leçons connaissent ce que c'est que de se lever tous les matins dans cet état. Qu'ils en fassent réellement l'expérience, dans leur cœur et dans leur chair.
Finalement, ce sont peut-être tous ces petits moralisateurs du dimanche qui figent mon envie de vivre.
Qu'ont-ils à y gagner ? Simplement faire taire leurs propres peurs. Quitte à blesser mortellement.
Je pense à eux et à leur nombre. Infini. Ils sont partout.
Et ils me terrifient.
Je pense aux trois tamis de Socrate : vérification, bonté, utilité.
Ou se taire, messieurs-dames.
Vous me terrifiez. Vous êtes des terroristes.

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