jeudi 15 juillet 2010

Je vous écris de loin

Je vous écris de loin
de cet endroit perdu, mon refuge, mon vide
je vous écris de loin
de ce lieu où je me tiens encor debout
je ne cherche plus rien
juste appliquée à ne pas perdre le fil ténu du jour-après-jour.

Du fond de la nuit
j’entends les secondes goutter
une à une
blocs métronomiques
les cauchemars s’ébrouent aux premiers rais de l’aube
c’est toute une aventure
chaque matin une nouvelle vie
je m’obstine en vain à dessiner droites et courbes
que le vent effacera sur le sable des jours.

Le chemin se dessine au fil des heures
j’aurais juré pourtant, j’aurais juré
avoir l’horizon à portée de main
mais à chaque pas il s’éloigne
les lignes de fuite sont infinies, bien sûr.

Le ciel est descendu si bas
il me presse, m’écrase
rien à gagner rien à perdre
seules les perspectives se tordent
je ne dors plus
ultime bastion à défendre
ultime vigilance
les passants étreignent la lumière
feignant d’ignorer l’ombre.

Connaissez-vous la terreur froide ?
pas la peur, non
la terreur
celle qui fait trembler les murs quand tout est immobile
celle qui fige le temps
et je le vois le temps
je le vois se figer
et moi sa prisonnière
et d’autres à mes côtés.

Alors
pardonnez-moi
je fais ce que je peux.

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